Facebook pour annoncer l'Evangile

Publié le 24 Août 2020

Facebook pour annoncer l'Evangile

Facebook, un bel outil  d’évangélisation

Les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) ont bouleversé notre quotidien de manière évidente, aussi bien en société qu’en Église. Internet est bien plus qu’un instrument au service de l’évangélisation, c’est un « milieu » où nous vivons, écrit le père Antonio Spadaro sj. L’Eglise accompagne ce progrès, dans lequel elle trouve un moyen favorable pour atteindre un plus grand nombre de personnes dans l’annonce de l’Evangile.

« L’Église se sentirait coupable devant son Seigneur si elle ne mettait pas en œuvre ces puissants moyens que l’intelligence humaine rend chaque jour plus perfectionnés. C’est par eux qu’elle proclame sur les toits le message dont elle est dépositaire. En eux elle trouve une version moderne et efficace de la chaire. Grâce à eux elle réussit à parler aux masses […] Dans notre siècle marqué par les mass media ou moyens de communications sociales, la première annonce, la catéchèse ou l’approfondissement ultérieur de la foi, ne peuvent pas se passer de ces moyens »[1].

L’Eglise trouve dans ces technologies une nouvelle manière de transmettre la foi et de rejoindre un grand nombre de personnes à travers les plateformes technologiques.  Les médias sociaux nous permettent de communiquer avec des milliers de personnes en un clic. Alors quel meilleur endroit pour diffuser ces messages d'espoir et d'amour que Facebook, Twitter, Instagram, etc. ? Quelle opportunité pour annoncer le message de l’Evangile que ces plateformes sur lesquelles se retrouvent de plus en plus de communautés chrétiennes et ecclésiales (Pastorale des jeunes, laïcs engages, religieux, prêtres, évêques, diocèses, etc.) ?

Le défi actuel, me semble-t-il, n’est plus seulement de bien utiliser l’internet, de penser les réseaux en termes de « c’est bon » ou « c’est mauvais » mais de bien vivre et de communiquer avec équilibre et justesse, au temps de l’internet.

A l’ère de l’explosion des réseaux sociaux avec les (NTIC), le pape Benoît XVI parle des réseaux sociaux comme d’une nouvelle  agora, un espace public ouvert où les personnes peuvent partager des idées et où peuvent naître aussi de nouvelles relations et formes de communauté.[2] Ces espaces, explique-t-il, peuvent contribuer à promouvoir des formes de dialogue, donner lieu à de réelles communications et communions entre les hommes. Le pape Benoît XVI est un défenseur des médias sociaux et le premier pape à avoir ses propres comptes YouTube et Facebook. Il préconise l'utilisation des médias sociaux pour communiquer le message de l'Évangile à un public plus jeune et à ceux de plus en plus férus de technologie. 

« Les prêtres sont ainsi mis au défi de proclamer l’évangile en utilisant les ressources audiovisuelles de la dernière génération (images, vidéos, animations, blogs et sites Web) qui, parallèlement aux moyens traditionnels, peuvent ouvrir de nouveaux horizons au dialogue, à l'évangélisation et à la catéchèse », concluait le pape Benoît.

Le pape François tempère quant à lui : « « il ne suffit pas de passer le long des routes numériques, c’est-à-dire d’être simplement connecté : il est nécessaire que la connexion s’accompagne d’une rencontre ».[3]

 « Le grand continent numérique ne comprend pas seulement la technologie, il est composé d'hommes et de femmes véritables qui apportent avec eux leurs espoirs, leurs souffrances, leurs préoccupations et leurs poursuites de ce qui est vrai, beau et bon (…) (Discours prononcé le 27 juin 2015 devant le Conseil pontifical sur les communications sociales)

Quand la foi passe par le réseau : Forces et faiblesses.

La plupart des communautés ecclésiales et chrétiens sont grandement actives sur les réseaux sociaux parmi lesquels Facebook notamment. Fort de ses quelques 3 à 4 milliards d’utilisateurs, Facebook est un nouveau forum et l’Eglise y a sa place. Pour l’Eglise catholique, comme pour toute institution aujourd’hui, ce phénomène offre de formidables potentialités à condition de comprendre la spécificité de ce nouveau monde où chacun est désormais émetteur, transmetteur et récepteur et d’être pleinement conscients des limites et des risques des réseaux sociaux.  L’information est désormais commentée, notée et relayée par des réseaux de proximité (à travers un phénomène de viralisation). Les réseaux sociaux sont avant tout comme des espaces de dialogue et de rencontres et non de simples « canaux » de diffusion de l’information.

Quelques avantages de Facebook, comme média de communication pour l’Eglise catholique :

Facebook permet de rejoindre les jeunes et les personnes en recherche : C’est une opportunité pour l’évangélisation dans les périphéries existentielles.

Facebook constitue une formidable « caisse de résonnance » : Facebook est de plus en plus utilisé par des entreprises et/ou institutions pour diffuser de l’information en tirant partie de l’immense audience du réseau et de la puissance de « viralisation ». Certaines congrégations religieuses possèdent un profil ou une page Facebook comme outils de communication et de pastorales vocationnelles. Des diocèses posent un profil ou page Facebook pour la diffusion des activités, pèlerinages, messes, rencontres, etc. C’est aussi un outil « redoutable » selon les termes de la sociologue Nina Testut pour organiser des événements ou d’autres rassemblements des jeunes.  Pour les événements d’Eglise, une capacité de mobilisation exceptionnelle : l’effet réseau permet la démultiplication des informations. Un événement publié sur Facebook peut avoir plus d’impact qu’une affiche ou une campagne de tractage et permet de toucher un public qui n’aurait pas eu connaissance de l’événement par ailleurs.

La communauté : La notion de communauté est familière et intrinsèque à l’Eglise catholique , à travers les communautés diocésaines, paroissiales, religieuses, les mouvements de jeunes…
Facebook offre la possibilité à ces communautés de tisser, renforcer des liens avec leurs membres proches… ou éloignés. Ces liens, pas seulement virtuels, peuvent prolonger ou permettre des rencontres réelles. Facebook peut alors devenir un média d’animation communautaires.

Toutefois, des préjuges et des résistances vis-à-vis des réseaux sociaux subsistent encore fortement dans certains milieux religieux et chrétiens de nos jours. Résistances liées au risque de propagation des fausses informations, des calomnies, arnaques et harcèlements, fake news, calomnies et autres lynchages médiatique que peuvent subir certaines personnes, via les réseaux sociaux et Internet (Facebook, WhatsApp, Instagram, ou Twitter, ou même TiKToK etc.) Il ne s’agit pas de minimiser de ou nier les aspects négatifs des médias sociaux, mais d’oser habiter le monde numérique en gardant une posture de personne avisée, responsable et prudente.

Car sur les réseaux on ne partage pas que du contenu ; nos choix de contenu, commentaires, posts en disent long sur notre personnalité. Nos préférences et nos jugements devraient être pleinement compatibles avec nos convictions humaines et religieuses. Habiter le monde numérique avec vérité et cohérence pour en faire un lieu plus fraternelle et paisible.

 

Sr Marlyn NGANZALI. Oblate de l’Assomption 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

[1] Paul VI, Exhortation apostolique Evangelii Nutiandi, n°9

[2] Benoit XVI, Message de la 47e Journée Mondiale des Communications Sociales, Réseaux sociaux : portes de vérité et de foi. Nouveaux espaces pour l’évangélisation, Rome, 12 mai 2013.

[3] Pape François, Message pour la 49e Journée Mondiale des communications sociales, la communication au service d’une authentique culture de la rencontre, Rome, 1er Juin 2014.

Rédigé par Lina Marlyn

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